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jeudi 28 mars 2024

30 juillet

La bataille du cratère

— La bataille du cratère, qui s’est déroulée le 30 juillet 2023, fait partie de notre histoire plus qu’aucune autre avant, ou après. Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi ?
Marc et Sophie s’entre regardèrent, étonnés. La réponse était tellement évidente, pourquoi la poser ? Marc leva la main.
— Elle a été appelée ainsi pour faire écho à une autre bataille, située exactement au même endroit, mais en 1864.
Le professeur, Olivier Sangnier, un trentenaire aux yeux d’un bleu d‘opale qui faisait chavirer le cœur de la plupart de ses élèves, chaque année, approuva de la tête.
— Mais encore, Marc ? Détaillez votre réponse, s’il vous plaît.
— Ce jour-là, en 1864, des troupes confédérées ont tenté de faire sauter une position fortifiée sudiste en déposant des charges explosives sous leurs pieds. Cette partie là de leur plan fut un succès. Le reste de l’attaque, nettement moins.
— Et ? Le parallèle avec la bataille du même nom, en 2023, quel est-il ?
Zut, ça, j’ai oublié. Quel idiot je fais ! Je le savais pourtant encore il y a deux secondes ! Je me suis laissé emporter par les explications précédentes, du coup…
Il jeta un rapide coup d’œil vers Sophie. Elle murmura « bombe H, andouille »
— Bombe H ! s’exclama-t-il en se tournant vers le professeur. Je veux dire, une sorte de nouvelle guerre civile a secoué les États-Unis en 2023. Le président américain s’était réfugié là où les sudistes l’avaient fait, deux siècles plus tôt. La différence, c’est qu’un groupe de terroristes – leurs noms ont été effacés des manuels pour éviter toute glorification ultérieure – a déposé une bombe H sous ses pieds. Quand ça a sauté, il ne restait plus le moindre survivant, ni d’un côté, ni de l’autre, ni, d’ailleurs, autour.
— C’est exact. La situation a très vite empiré, après ça, compléta le professeur. Ce que nous appelons désormais « la guerre des répliques » a secoué le pays pendant plusieurs semaines, au cours desquels des dizaines d’autres mini-bombes H ont été employées et un nombre extrêmement élevé de gens furent accusés – souvent à tort, comme l’a démontré l’histoire – de collusion avec les terroristes. Lorsque le calme est revenu, les États-Unis avaient cessé d’exister. Les « gendarmes du monde » étaient devenus une « Terre Morte ». Aujourd’hui encore, trente ans plus tard, le continent nord-américain reste une zone interdite d’accès.

Sommes-nous réellement à l’abri d’une telle guerre, aujourd’hui ?

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