C’est en décembre 1894 que Benoist de Mogouaille procéda aux derniers essais de son invention, l’holosynthétiseur photonique.
Le génie de Benoist n’ayant d’égal que sa paranoïa, la seule description qu’il laisse sur l’appareil se trouve dans une lettre à sa mère, à qui il indique travailler sur une machine qui « matérialise en volume un objet dont l’image aura été initialisée par une prise de vue en mouvement, la focalisation de l’énergie lumineuse assurant la conversion de masse ».
Aucune équation, aucun plan détaillé des divers éléments du synthétiseur ne seront couchés sur papier.
Après quelques synthèses couronnées de succès, Benoist décide de matérialiser un modèle réduit de train pour offrir à son neveu à Noël.
Erreur de réglage, panne de polarisation ? Le mur ne supporta pas l’arrivée à pleine vitesse de la locomotive grandeur nature qui, après avoir fauché Benoist et réduit en miettes l’holosynthétiseur, termina sa course devant Auguste et Louis, affairés à rechercher un procédé de développement photographique dans l’atelier mitoyen.
L’enquête de police ne permit pas de déterminer d’où cette locomotive venait, aucun chemin de fer ne se trouvant à proximité de la rue Saint-Victor de Lyon, et les frères reçurent l’autorisation de conserver quelques éléments peu endommagés de la machine inconnue trouvés à proximité du cadavre de Feu de Mogouaille.
Le 13 février 1895, Auguste et Louis Lumière déposent le brevet du cinématographe, la projection du film Arrivée d’un train en gare de la Ciotat sera un succès.