Vite ! Bloquer les coins du parchemin, sortir l’appareil photo ! Le Pr Jack Whitefountain, dépêché dans une tempobulle par le French Literature Department de la Chicago University, a réussi à se retrouver seul dans la salle que viennent de quitter Charles et Louis, après avoir signé.
Seigneur ! C’est l’original, non la copie incomplète qu’en donneront les chroniqueurs ! Sous le coup de l’émotion, il heurte l’encrier.
Maculant un simple codicille évoquant Alphonse le Capon, un général de l’armée de Louis : si le chronoflux n’est pas infléchi, le continuum doit pourtant absorber la modification. La ride remonte, trouve un écho 1087 ans plus tard, le jour anniversaire de la signature, où une réunion au fond d’un garage, dans la ville d’origine de la tempobulle, ne se termine pas en dégustation de bourbon de contrebande, mais en tuerie générale.
Jack n’en saura rien, puisque, à son retour en 2176, les livres d’histoire sembleront avoir toujours mentionné le « Massacre de la Saint Valentin ».

14 février 842 : signature des Serments de Strasbourg, premier texte connu rédigé en langue romane (et ancêtre mythique de la littérature française), concrétisant l’alliance militaire de deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le Germanique, contre leur frère aîné Lothaire Ier.
14 février 1929 : sept gangsters du gang de Bugs Moran sont assassinés dans un garage de Chicago par un lieutenant d’Al Capone.