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mardi 03 décembre 2024

7 mai

Premières notes. Frissons. Tous les regards sont tournés vers la scène. Tous. Même ceux, lumineux dans l’obscurité, des êtres du petit peuple qui se sont faufilés pour assister à cette première.

Les spectateurs sont tant absorbés par la mélodie, qu’ils ne remarquent pas l’orchestre extraordinaire qui joue pour eux.
Les Kobolds se sont emparés des cuivres et font l’ouverture, aussitôt suivis par les Nixes aux violons et violoncelles. Puis viennent les bois, joués par les Elfes sylvestres et les timbales portées par les Nains. Ensemble, ils jouent une symphonie qui ferait oublier même la laideur de leurs cousins Grobians. Oubliée aussi la méchanceté du Wichtlein et les mauvais augures de la Winselmutter.

Les mouvements s’enchaînent dans une perfection qui transporte, pour la durée de la mélodie, dans un autre monde. Et lorsque la musique s’arrête, elle résonne encore dans le silence.

La foule exulte et se lève.

L’artiste, dos à la salle, continue de gesticuler, sourd aux acclamations. Car dans l’esprit de Beethoven, la neuvième symphonie continue.

7 mai 1824 – Première interprétation de la 9ème symphonie de Ludwig van Beethoven

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