Salle secrète souterraine de l’Olympe
Sous la houlette de la mystérieuse Bona Dea, les divinités féminines tiennent leur séminaire annuel. Junon anime l’atelier « Vie de couple » tandis que Diane gère le stand de tir, qu’Isis fait une démonstration de travaux manuels, et que Vénus se prépare à intervenir sur le thème de la manipulation phéromonale. Ça bosse dur, quand soudain arrive une retardataire. Bona Dea l’interpelle :
— Hey ! T’es qui, toi ?
(Bona Dea a beau être la chef mystérieuse, elle n’en est pas moins irritable. Voire paranoïaque. Mais elle a eu une enfance difficile, tout ça.)
L’inconnue, cachée dans un immense manteau, se racle la gorge et s’apprête à répondre :
— Je… je…
Vénus, toujours à l’affût de chair fraîche, est déjà là à remuer son charmant nez pour renifler cette potentielle conquête lorsqu’un fait incroyable se produit : la déesse de l’amour fronce les sourcils, déformant ainsi ses traits parfaits.
Et il y a de quoi : du manteau de la nouvelle arrivée dépasse un bras étonnamment musclé, qui permet à toutes d’identifier son propriétaire.
— Ce que vous êtes têtus, les mâles ! Chaque année, c’est pareil, il en faut un qui essaie d’entrer ! Allez, Hercule, dégage ! hurle Bona Dea en l’agrippant par la capuche et en le jetant vers la sortie.
— « Dégage » ?! C’est comme ça que tu me parles ? Eh bien pour la peine, tes copines et toi, je vous inviterai plus à mes soirées ! répond sur le même ton le demi-dieu, excédé, tandis qu’il se débat et que Diane le menace de son arc.
— Si tu crois que c’est une punition que de ne pas avoir à nous cogner vos sauteries puantes de testostérone…, grommelle Bona Dea.
— Heu… Moi, j’aimais bien, murmure Vénus en rougissant.

4 décembre : fête de la déesse Bona Dea, célébrée à Rome lors de cérémonies secrètes réservées aux femmes ; la myrte, par ailleurs symbole de fertilité, de Vénus et plante favorite de Dionysos, est interdite du culte de Bona Dea. Tout comme les femmes sont interdites de certains cultes à Hercule…