Kamaya se pencha vers la pierre ovale, exposée sous verre dans la maison du révérend Samuel Parris. Une lueur pourpre en balayait la surface et le lutin en ressentait toute la puissance. La fée Luyisine papillonnait autour, marmonnant sans trêve depuis de longues minutes.
— Ça va ? lui demanda Kamaya, inquiet.
Luyisine poursuivit ses chuchotis sans daigner lui répondre et Kayama promena son regard sur le reste de la pièce pour tromper son impatience. À deux pas, un molosse ronflait comme un bienheureux sous l’effet de la magie de Luyisine.
Le chant de la fée s’éleva soudain dans la pièce : elle avait vaincu la résistance de la pierre et l’appelait à les rejoindre de l’autre côté. Peu après, la météorite traversa la paroi de verre sans la briser. Elle vint se loger dans la main de Kayama, qui commença à invoquer le portail de retour. La porte s’ouvrit à cet instant et Samuel apparut sur le seuil. Il revenait du procès pour sorcellerie qui s’était ouvert ce jour à Salem.
— Démons, vous n’emporterez pas le don de Dieu !
Il dégaina et visa les féériques. Kayama récita les ultimes syllabes de son sortilège et un cercle lumineux s’incrusta sous ses pieds. Luyisine battit des ailes, émettant un puissant flash lumineux qui aveugla Samuel. Lorsqu’il put voir de nouveau, l’artefact maudit avait disparu et les intrus avec lui, mais son influence néfaste était telle qu’il faudrait encore de longs mois avant que le tristement célèbre procès de Salem ne prenne fin…
1er mars 1692 : à Salem, Sarah Good, Sarah Osborne et Tituba sont accusées de sorcellerie, sur dénonciation de la fille et la nièce de Samuel Parris