— Jacquyyyyyyy ! Jacquyyyyyy !
Le petit garçon soupire.
— Il faut vraiment que j’y aille, dit-il à la jolie rouquine avec qui il a nagé tout l’été dans les rochers des calanques.
— Tu vas me manquer ! C’est bien dommage que je ne puisse pas venir te voir, ni t’inviter dans ma maison !
— Je reviens te voir l’an prochain, sûr de sûr.
— Attends ! Prends le bonnet rouge que j’ai trouvé ce matin, en souvenir ! Il te portera bonheur !
— Merci ! Je ne sais pas si un jour je pourrais te présenter à de grandes personnes, mais je te promets, un jour je trouverais le moyen de la visiter, ta maison ! Au revoir !
Zabé trouve que son fils a pris des couleurs sous le soleil du Midi. La mer lui fait du bien, il est en meilleure santé. Par contre, elle est un peu vexée qu’il ne lui ait pas présenté cette petite Arielle dont il lui a rebattu les oreilles durant toutes les vacances.
— Quand même, grommelle-t-elle, tu n’as pas honte de ta mère, si ?
— Mais non, Maman !
— Alors pourquoi tu ne l’as jamais emmenée goûter avec nous ?
Le gamin regarde sa mère avec un sourire malin :
— Parce que les sirènes ne peuvent pas se promener sur la plage !
Madame Cousteau abandonne et ébouriffe les cheveux de son fils en souriant.
— En plus tu te moques de moi, fripon !
Les adultes, c’est bien simple, le mieux pour qu’ils ne vous croient pas, c’est de leur dire la vérité, pense Jacques-Yves, philosophe. Et il retourne à ses réflexions sur la meilleure façon de tenir sa promesse.
Le petit Jacquy a fini par trouver la solution : en 1943, Jacques-Yves Cousteau, né le 11 juin 1910, finalise avec Émile Gagnan le premier scaphandre autonome.