Les bras croisés sur sa poitrine, Antoine se souvient de la chaleur du petit corps aux cheveux d’or blotti contre son cœur.
— C’est normal d’avoir peur, hein ? demande-t-il aux grelots.
Il n’y aura personne pour voir sa vieille écorce abandonnée, alors ce sera peut-être moins triste ainsi.
Il sourit, les yeux fixé sur les étoiles, bercé par leur rire cristallin. Dans sa main, il serre le dessin de la muselière, avec la courroie cette fois.
— C’est normal d’avoir peur, hein ?
31 juillet 1944 : disparition d’Antoine de Saint-Exupéry