— C’est pour un dépôt de bilan, déclara le vitrier au greffier du tribunal de commerce.
Lorsqu’il s’assit lourdement sur sa chaise, la tristesse se lisait sur son visage brun et ses mains calleuses tremblaient.
Son interlocuteur ouvrit son dossier et commença à parcourir les documents. Le sol trembla, une détonation retentit, et ils se figèrent tous deux, tétanisés par la frayeur. Lorsqu’une deuxième explosion retentit, les fenêtres du bâtiment éclatèrent et des bris de verres volèrent à travers la pièces. Les deux hommes se couvrirent le visage de leurs bras, recroquevillés contre le bureau.
— Un attentat ? balbutia le vitrier.
Le greffier considéra les égratignures qui zébraient ses mains en grimaçant, puis se tourna vers les fenêtres béantes.
— Je ne sais pas, mais vous allez avoir beaucoup de travail, maintenant.
21 septembre 2001, explosion de l’usine AZF à Toulouse.