Ah là là, que de monde, c’est que je ne sais pas où me placer. C’est un moment historique, je veux être proche des orateurs, pas trop proche des issues, il va y avoir du remue ménage. Peut-être même des bousculades ou des échauffourées.
Ceux qui sont déjà assis ne sont pas de mon bord. Peut-être faut-il se placer de l’autre côté, pour leur faire face s’il y a des manifestations, des protestations.
Il va y avoir des discours enflammés, c’est sur.
Se placer à gauche, au premier jour de quelque chose de si beau, n’est ce pas appeler le malheur ?
Oui je sais : il faut faire fi des superstitions, notamment quand elles émanent de sentiments religieux.
Ah… On me fait signe de me décider. On me presse.
Allez ! J’opterai pour le flanc gauche.
Après tout, c’est de la politique, rien n’est figé n’est-ce pas ?
11 septembre 1789, les députés favorables au roi s’assoient à la droite de l’hémicycle, les députés favorables au progrès et à la révolution s’assoient à gauche. Le clivage « géographique » entre conservateurs et progressistes (en théorie) date de là.