Le gardien du cimetière s’est approché quand j’allais partir. Des enterrements, il avait dû en voir si souvent. Ses mots eurent la maladresse de l’innocence pour atténuer ma peine. « Il n’y a rien de plus normal que la mort d’un être. » Ça aurait dû me révolter. Moi, ça m’a fait sourire. C’était la première fois qu’on utilisait cet adjectif pour mon fils. Habituellement, c’était plutôt attardé, demeuré, mongolito. Maintenant qu’il n’est plus qu’un nom sur une pierre, tout est normal. Il est enfin humain pour les autres.
2 avril : journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
Très beau texte. juste une chose qui est dommage : un « être » c’est un substantif, pas un adjectif.