« Il ne faut pas que l’homme venu d’ailleurs accoste ici. Ne l’accueillons pas. Chassons-le ! Il sera le premier de nombreux autres, qui nous détruiront.
— Ah, ma belle Purea, encore une de tes visions, hein… Laissons-leur une chance, veux-tu. Peut-être pourrons-nous apprendre d’eux, et eux de nous.
— Mon cher Amo, je m’en remets à ta sagesse et ton indécrottable optimisme. Mais à la moindre incartade, je n’hésiterai pas à leur balancer une pluie de pierres à la figure !
— Ne préfères-tu pas utiliser ta magie afin de les séduire, leur faire aimer suffisamment notre terre et nos gens pour qu’ils veuillent rester ici et vivre en harmonie avec nous ?
— Je te le répète : je les surveillerai, un orage de cailloux prêt à leur tomber dessus. J’ai dit. »
C’est ainsi que, lorsque Samuel Willis accosta à Tahiti, il fut plutôt bien accueilli… jusqu’au moment où il tenta de planter un drapeau britannique. La magie de Purea fonctionna à peu près : elle le mit en déroute pour cette fois, mais tous ses pouvoirs furent vains face à la brutalité des fusils et de la poudre à canon.
Toutefois, le sort d’amour avait été plus fort, puisque les Européens furent séduits par Tahiti – et la magie dure encore.
19 juin 1767 : Samuel Wallis est le premier Européen à accoster à Tahiti