Les soldats de la coalition encerclèrent la dernière meute encore en état de combattre. La révolte genevoise était étouffée dans l’œuf comme une portée de chiots enfermée dans un sac et balancée à la rivière.
La formation harassait cette dernière poche de résistance avec de longues piques, répugnant à engager le corps-à-corps avec ces monstres aux crocs empoisonnés.
— Que fait-on d’eux ? Doit-on en capturer certains pour les passer à la question… plus tard ? demanda un lieutenant au général en charge des opérations.
— Non. Tuez-les tous. Pour l’instant, ils ne répondront que par des grognements et des hurlements, mais une fois retournés à l’état d’homme, ces bons sauvages risquent de pervertir l’esprit de quiconque les écoute avec leurs élucubrations. La contagion passe par leur salive ainsi que leur langue. Qu’ils meurent comme des bêtes pour leurs idées.
2 juillet 1782 : capitulation de Genève, assiégée par trois armées coalisées – française, sarde et bernoise – qui veulent mettre fin à la « Révolution de Genève », inspirée par les idées de Jean-Jacques Rousseau, dont l’exemple pourrait être contagieux.