« Allez, à toi ! insista Maladie.
— Non, s’entêta Famine. D’abord à Guerre. »
Trois faces blêmes se tournèrent vers la quatrième.
« J’en ai un, mais y conviendrait mieux à Mort. Tu veux pas plutôt…
— NON, fit ce dernier (oui, ce). PAS ENCORE MON TOUR DE JOUER. ALLEZ, GUERRE, FAIS PAS TA PUCELLE.
— Bon, d’accord… » Guerre hésita, se lança : « À la Saint-Hyacinthe, on peut semer sans crainte. ».
Silence perplexe. Famine s’enquit :
« Le rapport avec ton taf ?
— Y a eu plusieurs batailles hyper-meurtrières à cette date. En 1424, celle de Verneuil, pendant la guerre de Cent Ans. En 1812, à Smolensk. Campagne de Russie. Et bien sûr en 1864, à Gainesville.
— GUERRE DE SECESSION ?
— Voilà. Alors ? (Ton plein d’espoir.) Ça colle ? Voyez le tableau, hein : tous ces macchab’ en terre… Comme des semailles, quoi. »
Mort, Famine et Maladie se consultèrent. Cette dernière conclut :
« Un peu tiré par les cheveux quand même. Finalement, c’était plus un dicton pour Mort, ça.
— Pfff. J’vous l’avais bien dit. »
17 août : jour de la Saint-Hyacinthe.
par Timothée Rey