— Allô ?
Les minutes s’écoulent, rien ne se produit. Le technicien triture ses boutons, tentant de chercher la bonne fréquence.
— Allô ? répète-t-il.
Derrière lui, l’ingénieur en chef retient son souffle. Le moment est historique : la première conversation entre New York et Londres ! Ils ont réussi à braver la distance, les contraintes techniques, géologiques, aquatiques, et d’autres encore !
— Allô ?
Sur le tableau de commande, rien ne cloche. Tout est bien enclenché. Les temps de transmission ont beau être lents, ils ne devraient pas dépasser la demi-heure…
— … Crrrr… Lô ? entend-on résonner dans les haut-parleurs.
Cris de joie et de liesse. L’assistance se congratule joyeusement, heureuse d’avoir pu établir la liaison, parler « en temps réel » à quelqu’un d’aussi loin.
— Magnifique ! On a réussi, s’exclame l’ingénieur à l’attention de son comparse américain, sans doute à l’autre bout de la ligne en train de célébrer l’événement.
Au fond de l’océan, devant un câble sectionné, un gros mérou a un mouvement de nageoires avant de faire demi-tour. Décidément, ces humains, il n’arrivera jamais à les comprendre…
1926 : première (tentative de) conversation téléphonique transatlantique entre New York et Londres