Les centaines de divinités égyptiennes ne se réunissaient que rarement depuis l’avènement des dieux uniques à travers le globe, mais le 19 juillet du calendrier grégorien était une des occasions sacrées qu’ils ne rataient jamais. Même si…
— Je n’ai jamais compris pourquoi on faisait le jour de l’an en décalé, par rapport à d’autres civilisations, demanda Seth. On passe pour une bande d’anticonformistes. Déjà qu’on a pas l’air joyeux aux yeux des autres mythologies entre les tronches des uns et des autres et ce que ces histoires de Stargate ont raconté sur nous. La prochaine étape, ce sera quoi ? De se déclarer auprès de la S.P.A. comme animaux mutants abandonnés par leurs prêtres et croyants ?
— Ça suffit, Seth, intervint Bastet. Tu râles parce que tu commences toi-même à perdre la mémoire : nous sommes ici pour le jour anniversaire de la naissance d’Ha, rien en rapport avec un jour de l’An.
— Ah ouais ? Ah… On va quand même sortir les cotillons et se rouler des patins, rassure-moi ?
Anthony Boulanger
— Et vous passez où la nouvelle année ?
— Comme chaque année, sur l’île de Rê
La nouvelle année dans l’Égypte antique célèbre la crue du Nil ainsi que l’anniversaire du dieu Rê ou Râ.
Père désœuvré
Au Panthéon, le jour de l’an des Égyptiens est une journée parmi les plus controversées : Pan et Dionysos l’adorent, puisque sont prévus des tonneaux de bière égyptienne et d’hydromel ; Neptune s’en amuse car ce jour annonce sa propre fête, quelques jours plus tard ; et les divinités secrètes des forêts romaines sortent de leur cachette pour danser avec ces joyeux drilles, dans une célébration renouvelée de leurs Lucaria oubliées des hommes.
Mais alors que tous se laissent aller à l’ivresse, la pauvre Bastet, elle, en feulerait de rage : ce jour marque le retour de Sirius, le grand chien d’Orion. Et Bastet et les chiens, c’est loin d’être une histoire d’amour ! Peu importe : elle se console en se disant que ses enfants les chats, en régnant sur Internet, dominent désormais le monde des humains.
Le jour de l’An égyptien célèbre également le retour de Sirius, étoile personnifiée dans la déesse Sôpdit pour les Égyptiens… et dans le chien d’Orion pour les Grecs.
Sandrine Scardigli