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jeudi 21 novembre 2024

14 août

Le vent brûlant de la nuit, le vent vaudou, brutalise les palmes des cocotiers, le feuillage des mamoncillos et des figuiers-maudits. Sombre extase – sueur – rythme voilé des tambours go-ka. Sous la lune jaune et grimaçante, au cœur des ténèbres du Bois-Caïman, l’assemblée ondule comme un seul corps immense.
Cécile Fatiman, la prêtresse mambo, s’avance pour égorger le cochon. Le sang gicle, noir, puissant. Il est mêlé de rhum-diab dans la jatte qui passe ensuite de main en main ; tous boivent.
Sous le poto-mitan, Dutty Boukman, commandeur des rebelles, ordonne le soulèvement général. Des cris d’euphorie et de haine montent de la foule. Plus jamais de fouet, d’entraves, d’humiliations !
La prêtresse enchaîne : « Les loa me parlent ! Si nous les prions avec assez de ferveur, ils feront naître notre guide dans trois jours ! Celui qui, après le combat, nous ramènera à la terre de nos ancêtres ! Prions ! »
Trois jours… Il s’envole alors de toutes les gorges, le chant de l’espoir fou. Le temps n’est plus à la résignation, mais à la guerre ! Au retour au pays ! À la liberté !
Nourri par les loa, le chant porte une magie féroce qui, avec une force incoercible, se propage entre les mondes. Trop de force. Les yeux roulant dans leurs orbites, Cécile échoue à canaliser cette magie qui manque se dissiper dans l’infini… Avant de s’évanouir, cependant, la prêtresse parvient à l’enserrer, à l’incurver, à la contraindre à revenir dans le futur proche.
Dans le futur proche, vraiment ?
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14 août 1791 : cérémonie du Bois-Caïman, en Haïti, rassemblement d’esclaves marrons considéré comme l’acte fondateur de la révolution et de la guerre d’indépendance ; premier grand soulèvement collectif de Haïti contre l’esclavage.

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