Le soir tombe vite, en septembre. Le petit détachement d’infanterie bavaroise a allumé un feu, et mis un tonneau de bière en perce pour fêter la victoire : les français se sont purement et simplement rendus, leur Etat-major à leur tête. Ça vaut bien de fêter tout cela ! Les plus hardis parlent déjà d’unité allemande et on acclame le nom de Bismarck encore plus fort que celui des généraux.
— Alors, mon karçon, gu’est-ce gue fous en tîtes, les vrançais ? Lance un sergent qui a de la famille en Alsace à l’ouvrier qui vient de jeter une brassée de bois sur le feu.
— Excusez, Monsieur l’officier, je suis suisse !
— Et du d’abbelles gomment ?
— Badinguet, Monsieur l’Officier
— Alors ponne nuit, Patinquet !
Deux jours plus tard, l’empereur prend la tête de l’armée de remplacement, envoie l’impératrice et le Prince à Londres, où Victoria les reçoit et envoie seize détachements de l’autre côté de la Manche. L’Allemagne ne sera pas !
2 septembre 1870 : l’Armée française, avec l’empereur a sa tête est faite prisonnière toute entière à Sedan. Et de fait, l’empereur des français était de nationalité suisse