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vendredi 26 avril 2024

12 février

Ce matin de février de 1429, j’ai accompagné papa et les grands frères à la porte de la ville, armés de nos fourches des champs. On est maintenant toute une foule à suivre le connétable. Dehors les soldats d’Orléans nous attendent. De là, nous avons attendu près de deux heures sans savoir ce qu’on devait faire. Je n’ai pas bien compris, mais le connétable s’est disputé avec un Grand pour savoir comment nous allions attaquer. C’est bête, parce que du coup les harengs se sont méfiés et on a loupé l’effet de surprise.
Mais, quand même, le connétable a fini par donner l’ordre d’attaquer. Les soldats sont passés devant, et nous, les paysans, on a suivi derrière. On ne savait pas trop quoi faire parce qu’on n’a jamais appris à se battre, mais devant nous on entendait le fracas des armes et les cris des blessés, humains ou poissons.
Finalement, nous avons eu du travail : on devait achever les blessés. J’ai eu peur que ce soit difficile ou que ça me rende malade, mais ce ne sont que des harengs. C’est presque comme égorger un cochon, en plus gluant.
Finalement, à la fin de la matinée, le dernier hareng a été massacré et on a pu ramener leur chargement d’Anglois à la ville. Le carême est sauvé, nous allons faire la fête et nous gaver de crème !

Le 12 février 1429, dans un autre univers : la « Journée des Harengs » : de nombreux défenseurs de la ville d’Orléans meurent dans une expédition pour s’emparer d’un convoi de ravitaillement — des harengs — destiné aux Anglais.

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