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vendredi 19 avril 2024

Content Tagged "Bénédicte Coudière"

28 octobre

— Mais ! C’est une femme ! Les membres de l’Assemblée nationale s’agitent sous l’affront. Les murmures de contestation emplissent rapidement l’espace du large amphithéâtre richement décoré. — Oui, je suis une femme, et alors ? Nous avons des droits, nous aussi ! Olympe ne se contient pas. Sa rage explose aux yeux de tous tandis qu’elle tente de rétablir le silence. — Et je ne suis pas la seule dont les droits ont été bafoués par votre Déclaration des droits de l’homme, messieurs ! Avez-vous pensé à ceux qui ne sont ni hommes ni femmes ? — Nous avons …continue reading

20 octobre

Statistiquement parlant, il y avait une chance sur 8 milliards d’individus pour que ce soit moi qui me retrouve coincé dans cet ascenseur (et une chance sur 300 pour que ce soit justement celui-ci qui tombe en panne). Sans compter qu’il n’y avait que 20 % de chance pour que j’ai justement un rendez-vous ce soir. 50 % pour que je sois à moitié à la bourre… Maintenant, je sais que j’ai 1 chance sur 2 de ne pas avoir de réseau pour la prévenir. En espérant que ça finisse bien. J’ai lu que sur les 2000 accidents d’ascenseur, 10 …continue reading

3 octobre

Dans la petite ville de banlieue parisienne, les trois marraines féériques veillent. Un enfant est à naître, elles se doivent de lui apporter la sensibilité, l’esprit de création et la joie de vivre. Chacune porte son présent, le sourire aux lèvres. Elles pensent à la fillette qui va recevoir ces présents, et ce simple fait les rend heureuses. La ruelle monte légèrement, les fées ne peinent pas sous l’effort puisqu’elles peuvent voler. Devant la porte, elles n’hésitent qu’un instant, avant d’entrer. Elles se guident aux sons, aux cris de joie et aux soupirs de soulagement. Dans la chambre, la nouvelle …continue reading

28 septembre – Ask a stupid question day

Le 28 septembre 2014, Julien, élève de cinquième au collège Charles Darwin, écouta attentivement son professeur expliquer le débat sur la classification des virus en tant qu’êtres vivants ou non. Féru d’informatique, il leva timidement le doigt pour demander si les virus informatiques, qui , bien que numériques, présentaient les mêmes caractéristiques et processus que leurs homonymes organiques, pouvaient également être considérés comme vivants. Le professeur ne se donna pas la peine de répondre, partageant l’hilarité de la classe. Pour Julien, un mutisme long commença, duquel il ne sortit qu’en troisième pour demander un rab de frites à la cantine. …continue reading

13 septembre

Le champ de bataille s’étalait sur des kilomètres. Des corps ensanglantés, certains encore gémissant, jonchaient les rues où que se porte le regard. Cette première journée avait été un vrai désastre. La ruse avait permis d’engager le combat, mais Suisses, Français et Vénitiens avaient croisé le fer toute la journée, sans qu’un camp n’en sorte vainqueur. De chaque côté, l’épuisement se faisait sentir, mais personne ne voulait céder un pouce de terrain. Le crépuscule avait laissé place à une nuit où la Lune dispensait encore de ses rayons, éclairant ce qu’il restait du champ de bataille. — Nous ne pouvons …continue reading

25 août

— Messieurs, je vous présente la lunette, s’écria Galilée avec emphase. Devant lui, l’étrange engin, tout en longueur, pontait vers l’assemblée. Ressemblant étrangement à ces longues vues de marin, la lunette, comme l’appelait Galilée, n’avait rien de vraiment exceptionnelle. La seule fantaisie semblait venir d’un petit coffre sombre accolé à son côté. — Et à quoi sert-elle ? demanda le premier sénateur de Venise. — A voir ce qui se trouve très éloigné, à pouvoir l’étudier. Je peux ainsi voir les détails de la face de la Lune, par exemple. Regarder les étoiles, constater leur mouvement, et mieux comprendre ce …continue reading

5 août

— Non mais c’est pas possible ! s’écrie-t-il en levant les yeux au ciel. — Calme-toi, mon fils. — Mais papa ! On peut pas laisser dire ça ! Tu te rends compte ? Et ma réputation ? Confortablement installé sur Son nuage, Dieu ne répondit pas à l’interrogation de Son fils. — Tu m’écoutes ? Je passe pour quoi, moi, si ces quatre guignols sont plus connus que moi ? — Rien. Toujours plus laconique, Dieu resta silencieux quelques instants. Que Son fils soit hors de lui, Il pouvait le comprendre. Il devait rester fidèle à Lui-même : d’un …continue reading

10 juillet

Ils dansent, chantent et jouent. Les festivités battent leur plein sur les presque sept cent îles qui composent l’archipel. Cette date représente leur indépendance, la liberté durement gagnée. Les autochtones ne songent plus à rien, sinon à s’amuser et à célébrer ce jour. Les rires côtoient les feux de Bengale et d’artifices. Chaque île célèbre à sa façon l’une des journées les plus importantes de son histoire. Sous la surface de l’océan, les immenses Tarasques fêtent leur liberté à l’instar des humains qui les occupent. La colonie a durement gagné son Indépendance, et l’on ne peut s’empêcher de féliciter Maître …continue reading

15 juin

Le petit cerf-volant tourbillonna, saisi dans les rets d’une bourrasque brutale et s’abattit sur les rochers. Les deux petits garçons se précipitèrent en poussant des cris navrés. L’armature était intacte, la queue ne s’était pas emmêlée. Mais la toile était déchirée en son centre. Un vieil homme encore robuste, dont l’écharpe rayée s’agitait en tous sens sous le vent, comme un serpent impatient, s’approcha des gamins consternés. Ils ne le connaissaient pas et, intimidés, le regardèrent s’agenouiller auprès de la dépouille de bambou et de tissus léger. — Voyons ça. Il tenait un carton à dessin sous son bras et …continue reading

8 juin

A peine les dernières lignes couchées sur le papier, Georges se leva de son fauteuil en grimaçant. Décidément, ces vieux fauteuils des années 40 n’étaient pas aussi confortables que son sofa à mémoire de forme… Mais il devait s’en contenter. Depuis qu’il était coincé dans cette époque archaïque, le voyageur temporel n’avait d’autre choix que de s’accommoder du mieux qu’il pouvait au manque de technologie et à l’absence d’un réel confort. Pour passer le temps, Georges s’était lancé dans ses mémoires. Il tapait à la machine (quelle horreur que de devoir se servir de ses doigts pour écrire !) ses …continue reading

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