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mardi 19 mars 2024

5 juin – Journée mondiale de l’environnement

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— Dans un sens, nos problèmes tournent autour de l’énergie, énonça le professeur Hugues face à une salle comble. Comble de l’ironie, nous consommons de l’énergie pour en produire ! Regardez les pompes à chaleur et les panneaux solaires. Croyez-vous que la production de ces derniers soit sans impact ? Songez aux matériaux rares engloutis chaque année en faveur de cette prétendue économie de la durabilité ! Et les voitures électriques ? Leurs batteries sont chargées à mort de produits dangereux.
Le silence se fit, seulement brisé par quelques mouches irresponsables.
— Mais alors, professeur, que suggérez-vous de faire ? Il est urgent de sauver la planète, non ?
— Sauver la planète ? Mais n’avez-vous rien compris ? Ce n’est pas la planète qui est en danger. C’est NOUS qui sommes en voix d’extinction ! Et par effet collatéral, une bonne partie du vivant actuel, mais j’ose affirmer que c’est secondaire.
— Comment pouvez-vous dire cela ? Les animaux ont autant le droit de vivre que les humains !
— J’en conviens, mais là n’est pas la question : il y a déjà eu des extinctions massives d’espèces, il y en aura d’autres. Et  même si nous ne faisions rien pour enrayer notre irresponsable gloutonnerie de matières premières, la planète Terre survivra. En ce qui nous concerne, en revanche, je serais moins catégorique… Là est la question, mes amis : souhaitons-nous survivre ? Il appartient à chacun d’entre nous de trouver sa réponse à ce dilemme.

 

Pascal Bléval


D’après l’ONU, la Journée Mondiale de l’Environnement a comme objectif de donner un visage humain aux problèmes environnementaux. C’est ainsi que depuis 1972, l’Humanité s’efforce d’accentuer toujours plus l’effet de serre artificiel en brûlant charbon et pétrole afin que l’on soit sûr que le problème du réchauffement climatique anormal soit bien du fait de l’activité humaine.

Anthony Boulanger

 


Gaïa regardait le soleil passer à l’horizon, colorant la forêt d’une belle couleur orangée. Le temps, son fils, pouvait bien la tanner sur les années qui se multipliaient, le spectacle la laissait toujours apaisée. Heureuse. Le soleil reviendrait demain, et les jours suivant aussi. Toujours.Et malgré tous les chamboulements qu’elle supportait, surtout depuis un siècle, rien ne pouvait entamer cette excitation primaire.Mais Gaïa n’était pas là uniquement pour profiter du spectacle.
— Aristée…
Un jeune homme se faufila entre deux buissons, jusqu’à se couler contre les cuisses de sa mère.
Gaïa l’observa d’un œil curieux. Son fils chéri avait pris l’apparence d’un vieil adolescent, le crâne à moitié rasé et son reste de cheveux natté de fils de couleur. Il portait une chemise délavée, des pantalons troués et des chaussures qui avaient vu de meilleurs jours.
— Il reste encore un espoir, Mère, fit-il.
— Vraiment ? Fais attention, tu deviens presque aussi optimiste que moi.
— Pas pour la Nature, pas pour toi, réellement, tu seras toujours là, mais pour les Hommes. On était des milliers, des millions partout autour du monde ! Et ils se battaient. Ils se sont donnés un nouveau nom.
— Vraiment ?
— Oui, ce sont des graines de citoyens.
5 juin : journée mondiale de l’environnement. « Graine de citoyens » est un des cris de ralliements des manifestations contre Monsanto.

Célia Deiana


— Hmmm !! gémit Bertrand, encore coincé entre les coussinets d’un rêve brumeux.
— Allez, débout, tu ne vas pas rester vautré dans le lit comme un chat au soleil, s’écria Stéphane. C’est le grand jour !
Il venait de s’extirper du lit et s’étira en écrasant un bâillement.
— C’est vrai, ronronna Bertrand, en se glissant hors des draps et en s’étirant à son tour. Dépêchons, préparons-nous, ne faisons pas attendre nos invités…
— Et surtout le maire Mamère, il serait vraiment vert. Je ne voudrais pas d’un coup de griffe dans le contrat, mon chaton !
— Tu as raison, répliqua Bertrand, que l’on ne nous accuse pas de manquer de sérieux, de vouloir cette union sur un coup de tête…
— Ou, minauda Stéphane en se lissant les moustaches, sur une envie-ronronnement.

5 juin 2004 : Noël Mamère, maire Les Verts, unit Stéphane Chapin et Bertrand Charpentier lors du premier mariage homosexuel en France, malgré l’interdiction du gouvernement. Il sera définitivement annulé le 13 mars 2007 par la cour de cassation.
5 Juin : journée mondiale de l’environronnement. Ou quelque chose dans ce goût-là.

Jacques Fuentealba


Indomptable est la nature et cruel est le temps.
Face à qui au final, l’homme est impotent

Et pourtant il croit, le pauvre présomptueux,
être capable d’arrêter ces flots impétueux.

Tous les moyens sont bons pour arrêter le fleuve
Mais rien ne saurait empêcher qu’il se meuve

Et quelle que soit l’arrogance avec laquelle il se dresse
Le jour arrive, fatalement, où le Teton s’affaisse.

5 juin 1976, dans l’Idaho, le barrage Teton s’effondre.

Père Désœuvré


À peine leur premier anniversaire, et ils ont déjà soufflé des centaines de milliers de bougies.
5 juin 2014 : l’organisation terroriste Daesh entre en action

Sandrine Scardigli 


La vieille historienne déambulait dans les couloirs feutrés du nouveau musée de cire. Elle avait cédé aux supplications de sa petite-fille de sept ans qui voulait voir Napoléon, Vercingétorix, Louis XIV et Louis XVI.
« Toutes ces figures historiques dont tu m’as si souvent parlé, grand-mère, enfin je peux mettre un visage sur ces grands noms ! » pépiait l’enfant surexcitée.
L’aïeule aurait voulu sourire à cet enthousiasme candide, mais ces statues réalistes autour d’elle ne lui rappelaient que trop l’origine funeste du moulage de cire. Car c’était les visages des morts que l’on immortalisait ainsi.
« Et bientôt, soupira-t-elle, les vivants fameux aussi voudront avoir leur effigie figée, ne se doutant pas que ces sculptures ne seront plus que des vestiges sinistres de leur bref passage ici-bas. »
Elle ne se doutait pas un instant que, plus d’un siècle après, tous les artistes médiocres et politicards tocards qui auraient les honneurs injustifiés de cette duplication symboliseraient une autre mort, celle de l’Art.

5 juin 1882 : inauguration du Musée Grévin.

Nelly Chadour

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